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La couleur est-elle un élément d’identification fiable pour les pierres ?

Couleur

C’est ce que beaucoup de novices pensent mais la couleur ne peut être à elle seule un élément d‘identification fiable et cela pour diverses raisons.

 

L’une des premières raisons : les traitements par la couleur.

Comme je le disais dans le dernier article, pas mal de pierres sont teintées pour des raisons économiques, pierre tape à l’œil avec des couleurs très saturées ou contrefaçons.

 

A SAVOIR :

L’Howlite turquoise n’est ni une pierre bleue, ni de la turquoise, c’est une pierre blanche avec des nervures grises/noires, qui une fois teintée en turquoise pourrait faire penser à de la turquoise quand on connaît peu les pierres. Cette pierre étant très facile à teinter, on la trouve aussi en vert anis, violet, saumon, rose, avec toujours ces nervures grises/noires.

 

La Citrine, souvent classifiée dans les pierres jaune/orangé, peut être aussi brunâtre comme un quartz fumé très clair. C’est même parfois un moyen d’être sûr que ce n’est pas de la citrine chauffée car cette dernière devient très jaune à la chauffe.

 

Le Lapis lazuli, auquel on attribue la couleur bleu outremer, peut avoir comme de nombreuses pierres des nuances chromatiques surprenantes. J’ai moi-même été très surprise de découvrir, il y a quelques années, la palette de bleu du lapis, allant de l’outremer au bleu ciel avec parfois des dégradés remarquables. Certains morceaux bien chargés en pyrite (couleur jaune d’or) permettent de faire clairement la différence avec la Sodalite qui elle n’en contient pas.

 

La Serpentine a aussi une palette de nuances très variées, allant du vert anis au vert sapin et pouvant aller jusqu’au beige/vert très clair, c’est le cas de la serpentine du Pérou avec parfois des veinages orangés. Dans tous les cas, c’est de la Serpentine et comme on le voit encore une fois, ce n’est pas par la couleur que l’identification se fera. On peut aussi trouver la présence d’autres pierres comme la pyrite, comme c’est le cas parfois avec la Serpentine du Brésil.

 

Un autre exemple, celui de la Rhodonite. Cette dernière peut se trouver avec un rose très saturé qui contraste avec des parties très noires ou à l’inverse, comme c’est le cas au Pérou, le rose n’est pas associé au noir mais au blanc et le rose est très doux.

 

L’Améthyste n’échappe pas à ce constant. On peut avoir des violets très pâles comme délavés et au contraire des violets très intenses, comme ceux que l’on trouve souvent en Uruguay. Elle n’a pas pour unique apparence un violet translucide. L’Améthyste chevron par exemple a une autre apparence avec des lignes très blanches entre les lignes violettes.

 

Comme vous le voyez dans les exemples ci-dessus, selon les pays, les différents gisements et donc la nature des sols, on pourra avoir une palette de nuances chromatiques variées pour une seule pierre, ce qui rendra l’identification seulement par la couleur difficile mais surtout peu fiable.

 

 

La seconde raison est liée à l’histoire géologique des pierres.

La composition chimique (pierre rose = présence de manganèse) et les températures sont les peintres coloristes de Dame Nature qui jouent avec une gamme infinie de nuances et cela dans les régions du monde entier !

 

Donc l’idée que la couleur peut nous permettre de reconnaître une pierre n’est pas fiable. Cela ne suffit pas si on tient compte de toutes les variations de teintes que peut avoir une seule pierre.

 

Alors comment faire pour identifier avec certitude une pierre sans se baser uniquement sur la couleur ?

 

La densité est un élément qui aide à l’identification, d’où l’importance de pouvoir toucher les pierres quand on va pour la première fois dans un lieu de vente.

Se familiariser avec les pierres le plus souvent possible vous permettra aussi de faire la différence entre les contrefaçons et les pierres véritables.

 

Autre astuce, les quartz ne se rayent pas donc si vous frottez le bout d’une aiguille sur un quartz, il n’y aura pas de traces du frottement du métal, ce qui n’est pas le cas du verre ou de la résine qui peuvent être utilisés pour imiter certains quartz.

 

La formation cristalline ou le système cristallin qui est la façon dont pousse la pierre, sous quelle forme et comment ?

Pour une pierre de couleur identique comme la tourmaline et l’obsidienne qui peuvent être toutes deux noires, comment les différencier ? Elles ne sont pas formées de la même manière.

L’une, l’obsidienne, est amorphe, ce qui signifie qu’elle ne pousse pas avec une forme particulière. Elle ressemble à du verre et peut être très tranchante. On l’utilisait d’ailleurs à la préhistoire pour faire des pointes de flèches.

L’autre, la tourmaline, se trouve sous formes de cristaux (rhomboédriques) à diverses facettes, avec une densité bien différente de l’obsidienne, qui est assez légère.

 

Mais on peut aussi se baser sur les connaissances du vendeur qui pourra vous expliquer pourquoi la couleur de l ’Aigue-marine qu’il a dans sa boutique ne ressemble pas à celle que vous avez autour du cou.

Beaucoup de personnes qui fréquentent depuis peu les boutiques de pierres pensent que l’Aigue-marine est une pierre translucide, d’un bleu très clair et très doux.

C’est en effet le cas mais pas seulement. Les Aigues-marines facettées, serties sur or ou argent sont ce que l’on appelle des Gemmes, c’est la partie pure de la pierre qui est souvent très onéreuse compte tenu de sa pureté et de sa belle couleur mise en lumière par le lapidaire.

 

Mais il existe, à l’opposé des Gemmes, la pierre massive, c’est toujours une Aigue-marine mais moins chère et qui peut être bleue, avec des nuances de vert parfois. Elle n’intéresse pas les lapidaires car elle est opaque donc sans intérêt pour ces derniers qui révèlent par un jeu de facettes la pureté des couleurs cristallines des gemmes. Ce sont les glypticiens qui mettent en valeur les nuances de couleurs de ces jolies pierres massives que l’on trouve aussi pour le saphir, le rubis, l’émeraude, la tourmaline...

 

Vous l’aurez donc compris, dire que la rhodonite est rose et la serpentine verte est une généralité qui omet de nombreux détails. Vert « oui » mais quel vert ?

Il existe de nombreuses nuances. Donc cela peut nous induire en erreur, surtout si l’on a vu qu’une seule fois la pierre en question.

Sans parler des pierres qui elles ont une palette, non de nuances mais de teintes très riches comme c’est le cas de la tourmaline qui peut être noire, rose, verte, bleue, melon d’eau...

Et La tourmaline n’est pas la seule dans ce cas...

 

Voilà, j’espère que ce nouvel article vous aura donné des pistes pour vous guider dans ce vaste monde minéral.

 

A la semaine prochaine...

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